«My Body» est un petit blog d'informations
sur les idées et réflexions qui viennent et sur les événements qui passent...
50/50, c'est la répartition entre entraînement sportif et nutrition dans un programme de transformation du corps.C'est dire l'importance de l'alimentation.
Dans cette nouvelle rubrique Ibé coaching, vous n'avez aucune chance de trouver une des nombreuses formules magiques (perdre 15 kg en 2 mois) qui permet d'arriver plus ou moins facilement à ce résultat...
Pourquoi ? Tout bêtement car le seul but de TOUS ces régimes vendus ( il faut bien que quelqu'un se fasse du gras dans l'histoire...) est de faire revenir le pauvre quidam désespéré au point de départ !
Ici, vous trouverez des conseils simples et des idées, qui vous feront évoluer dans votre comportement alimentaire.
Le seul régime valable, c'est celui que vous pouvez tenir indéfiniment !
Peut-être que vous avez fait l'expérience au cours de votre vie de l'importance de certaines rencontres.
Des rencontres qui ont changé votre vie, en vous faisant prendre conscience d'une vérité ou en vous confortant dans ce que vous ressentiez intuitivement.
Ce qui m'a frappé chez Jean-Pierre Egger, c'est qu'avec son expertise et ses expériences de préparateur physique de très grand talent ; il nous parle de quelque chose de plus que de poids à soulever, de récupération après l'effort et d'intensité de travail...Attention ! Il n'y a pas plus investi que Jean-Pierre lorsqu'il prépare son athlète à la compétition de haut niveau ; mais ce qui est étonnant chez lui, c'est l'éclairage supplémentaire qu'il donne à la relation « entraîneur-entraîné ». Cette relation s'inscrit, au-delà de la compréhension de la physiologie musculaire ou d'une stratégie d'équipe sportive ; dans une forme d'ontologie.
Jean-Pierre Egger :
« Je me suis adressé à des athlètes d'équipes et des athlètes individuels; à des oiseaux comme Simon Amman comme à des éléphants comme Werner Ghünthor.... Ce sont des individus avec lesquels j'ai travaillé la préparation physique, mais ce qui m'intéresse est leur volonté de performance, leur volonté de réussir quelque chose.
Peu importe l'instrument, l'instrument ne m'a jamais intéressé en somme. Ce qui m'intéresse est le problème de l'énergie humaine dans une expérience de vie. Cette énergie, je vais la symboliser en vous proposant la réflexion suivante : durer toute une existence, avoir des résultats, remplir sa vie...demande une qualité d'énergie très « aiguisée ». L'énergie la plus qualitative que l'on amène sur la place de travail est la motivation... ».
Lorsque vous entendez parler Jean-Pierre Egger, vous comprenez pourquoi il a réussi bon nombre de challenges et pourquoi aujourd'hui il intervient auprès d'entreprises qui ont à gérer des équipes.
Peut-être que la démarche de Jean-Pierre Egger nous permet de prendre conscience qu'arrivé à un certain niveau de compréhension du fonctionnement d'un être humain, coacher un athlète, une équipe, mettre en œuvre une dynamique d'action...s'apparente pour ces préparateurs physiques à une aventure dans le laboratoire des potentialités physiques et mentales de l'individu... et à une véritable quête de la perfection.
C'est un bel exemple pour nous, les coachs sportifs, de voir autant de passion mais aussi d'humilité de la part d'une personnalité qui a fait une aussi belle carrière.
Ici je vous livre un extrait d'entretien que j'ai eu avec Monsieur Jean-Pierre Egger au début du mois de mars 2011 à l'Hôtel d'Angleterre.
Isabelle Briand :
Lorsque vous entraîniez Werner Günthör, ce qui m'a frappé c'est votre exigence de « précision et concentration maximales ». Je m'explique : votre athlète doit faire un enchaînement sur une poutre avec un medecin ball, il doit se concentrer pour poser ses pieds au bon endroit, mais ensuite vous lui demandiez de lancer son ballon dans un périmètre précis, matérialisé sur un mur.
Je voudrais savoir si vous avez fait cela en raison de la complexité technique du lancer de poids, ou alors votre démarche aurait été la même pour un « geste sportif plus basique » dans une autre discipline.
Jean-Pierre Egger :
La discipline du lancer du poids est une discipline très stéréotypée, donc il faut véritablement réussir à mettre en place un mouvement qui soit d'une précision extrême pour respecter les principes biomécaniques qui vont être déterminants pour avoir plus de tensions, moins de tensions, plus de leviers, moins de leviers et je vous assure que ça se joue des fois au centimètre ou au millimètre...Poser son pied plus près du corps, poser le pied d'appui plus rapidement au sol ; c'est une affaire qui se chiffre en centimètres ou en secondes, donc il faut une précision.
Mais la raison que vous avez évoquée dans votre question c'est « mettre à l'intérieur d'un entraînement la sensation très affinée de son mouvement »...Le sentir dans une situation déséquilibrée c'est en avoir une perception qui est décuplée. Il faut sentir et corriger sa position, donc tous les muscles qui contribuent à maintenir cet équilibre sur cette poutre vont être mis en jeu d'où plus de coordination, plus de force, plus de participation d'un maximum d'unités motrices. Cet élément de coordination est poussé à l'extrême, lors de mes entraînements et ensuite le renforcement musculaire qui est dépendant de la coordination intra et inter musculaire va fonctionner au quadruple ou au quintuple...
Il y a une focalisation extrême de l'énergie dans une direction, c'est justement pour faire participer l'athlète mentalement (la concentration fait parti de l'entraînement mental). Je donne cette tache pendant qu'il s'entraîne techniquement ; mon athlète doit aussi visualiser puisqu'il démarre le mouvement sans voir le but (le but dans le dos). D'autre part pour maintenir une pression maximale, une rigueur absolue, je demande à mon athlète de réussir l'exercice 8 fois sur 10, sinon « tu recommences la série de 10 ! ». Pour moi il est clair que l'on atteint l'excellence lorsqu'on fait participer non seulement des muscles mais aussi la tête. J'essaye de solliciter tous les systèmes de fonctionnement de l'humain (psychisme, émotions, corps...) pour obtenir le résultat maximum.
Isabelle Briand :
C'est vraiment un pont entre l'excellence dans le sport qui est finalement un domaine limité et l'excellence comme vous pouvez l'enseigner, qui est transversale et qui va pouvoir se développer au-delà de l'action sportive parce que l'on acquiert des potentialités plus grandes pour mener à bien sa vie au-delà du geste sportif. C'est ce que viennent chercher les gens dans les séminaires à mon avis...
Jean-Pierre Egger :
C'est peut-être une situation particulière que j'ai vécue mais quand on a été athlète de haut niveau, ensuite entraîneur, pédagogue, et surtout formateur on se remet en question ; on est obligé de réfléchir à ce que l'on fait.... A partir du moment où l'on est obligé de transmettre un savoir à d'autres comme je l'ai fait pendant des dizaines d'années, on fabrique notre modèle de fonctionnement, on fabrique UN modèle...C'est ce que j'ai fait et c'est ce qui m'autorise en toute humilité à démontrer qu'un modèle sportif apporte une expertise à des entrepreneurs, à des gens de différents métiers dans différentes institutions.
Jusqu'à présent, j'ai reçu des feed back tellement positifs que cela m'a conforté dans ce qu'il me semblait....
Je pense que, tout simplement ces personnes se sont reconnues dans ce mode de fonctionnement.
J'ai même un musicien de l'orchestre de Suisse Romande qui m'a dit que s'il avait dû thématiser le chemin de l'excellence à travers son expérience de musicien, il aurait tenu le même langage...Donc je pense que ma démarche actuelle doit être crédible, valable pour d'autres personnes que pour les seuls sportifs...
Je pense que le sport a un avantage parce que le sportif est confronté à la performance rapidement et à court terme Il a l'avantage de pouvoir quantifier la performance et déterminer des stratégies, des techniques, des méthodologies pour parvenir à son but. D'autre part, il doit aussi respecter des valeurs, des règles....Son corps qui est un élément capital et le cœur (quand je parle du cœur, je pense à une force psychique et émotionnelle), sont « travaillés » de façon très ciblés tandis que dans le monde de l'entreprise, cet aspect des choses reste flou.
Mais je m'étonne aussi : pourquoi une forme d'excellence, de précision, de concentration serait seulement l'apanage des sportifs d'élite et pas de gens tout aussi compétents dans d'autres domaines ? Mon but aujourd'hui c'est de trouver des méthodes qui sont aussi exigeantes que celles appliquées au plus haut niveau et de les transmettre dans d'autres lieux à d'autres gens...